En 1961, à 14 ans, le jeune Steven Spielberg tourne Escape to Nowhere, un court-métrage avec le Kodak 8 mm de son père. Le film qui se déroule durant la seconde guerre mondiale narre l’histoire d’un groupe de soldats pris en embuscade dans l’est africain. Déjà chez le jeune homme l’envie de raconter cette période sombre de l’histoire de l’humanité se fait ressentir. Il faudra attendre 1979, après le succès des Dents de la mer et de Rencontres du 3ème type pour que le réalisateur aborde le conflit sous l’angle de la comédie avec 1941.
Si le nazisme est bien présent dans la saga Indiana Jones, c’est en 1987 qu’il film pour la première fois sérieusement la seconde guerre mondiale avec le très beau et méconnu L’Empire du Soleil. Il a depuis marqué l’histoire du cinéma avec La Liste de Schindler ou Le soldat Ryan, et prolongé sa passion sur le petit écran avec de formidables séries comme Band of Brothers et The Pacific (Une troisième série sur la seconde guerre mondiale est d’ailleurs en préparation par Steven Spielberg et Tom Hanks). Retour sur 5 chapitres de la seconde guerre mondiale mise en scène par Steven Spielberg, témoin de notre histoire.
1941
1941, l’un des films les moins connus de Steven Spielberg et l’un de ses plus gros échecs. Après Les Dents de la Mer et Rencontres du 3ème type Steven Spielberg se lance dans un projet délirant, un ovni dans sa filmographie, un film burlesque et complètement fou qui explose le budget initial, mais pas le box-office. Ecrit par Robert Zemeckis et Bob Gale (le futur duo de Retour vers le futur), cette farce absurde qui raconte l'arrivée d'un sous-marin japonais au large de Los Angeles en 1941 tourne l’Amérique en dérision et pointe du doigt les peurs de la société américaine. Le film enchaîne les scènes cultes et les séquences de destruction, Spielberg s’amuse comme un enfant et casse tout, avec délectation. Pourtant cette œuvre inclassable fut un énorme échec public et critique. Un film iconoclaste, à classer dans votre dvdthèque entre un Monty Python et un Mel Brooks, une œuvre bordélique injustement boudée qui n’empêcha pas le réalisateur de renouer avec le succès dès son film suivant : Les Aventuriers de l’Arche perdue !
L’empire du Soleil (Empire of the Sun)
Avec L'empire du Soleil, l'une de ses œuvres les moins connues, Steven Spielberg revient à travers le regard d'un enfant sur l'occupation de Shanghai par les japonais en 1941. Séparé de sa famille, interné dans un camp de prisonniers le jeune James Graham incarné par le débutant Christian Bale absolument bluffant doit apprendre à survivre dans un monde en guerre. Un film sur l'enfance, une fresque quasi parfaite, virtuose et humaine, une ode à la liberté emplie d'espoir. Un film malheureusement trop souvent sous-estimé, mais qui mérite indubitablement que l'on s'y attarde. Pour parler de la guerre, Steven Spielberg raconte la vie.
La Liste de Schindler (Schindler’s List)
Avec La Liste de Schindler Steven Spielberg nous livre son film le plus personnel, et l'un des plus bouleversant sur le génocide des juifs lors de la seconde Guerre Mondiale. Peut-être le chef d'œuvre ultime de Spielberg. Une mise en scène parfaite, une photo noir et blanc d'une impressionnante beauté de Janusz Kaminski, une partition déchirante de John Williams, un sujet terrifiant, mais grâce à la sensibilité du réalisateur, le film ne tombe jamais dans le pathos. En un plan, en une scène et quelques notes de musiques le film vous déchire le cœur. Liam Neeson et Joseph Fiennes n'ont jamais été aussi juste que sous la direction de Spielberg. Avec La Liste de Schindler, Spielberg a marqué l'histoire du cinéma.
Il faut sauver le soldat Ryan (Saving Private Ryan)
Spielberg réussi avec Il faut sauver le soldat Ryan, plus précisément avec la scène du débarquement qui dure une quarantaine de minutes, à rendre la guerre viscérale, il nous montre l'horreur des combats, la peur, la douleur.... Difficile de ne pas ressortir horrifié par le spectacle de la barbarie humaine reconstitué avec un réalisme saisissant par le réalisateur. Et si le reste du film est plus classique, et parfois un peu trop patriotique, il n'en reste pas moins un très grand film sur la seconde guerre mondiale, le complément indispensable au Jour le plus long, après la leçon d'histoire, la réalité des combats. Du grand Spielberg.
Band of Brothers
Cette mini-série produite par HBO et créée par Steven Spielberg et Tom Hanks d’après l’œuvre de l’historien Stephen Ambrose peut se regarder d’une certaine façon comme le prolongement d’Il faut sauver le soldat Ryan. On suit les soldats de la Easy Compagny, de leur entraînement à leurs pérégrinations à travers l’Europe, au gré des différentes batailles, en passant par le débarquement. Dix épisodes, 9 réalisateurs (dont Tom Hanks), un budget colossal et une pluie d’Emmy Awards, Band of Brothers est une série humaine et passionnante, même si pas totalement exempt de défauts. Les acteurs sont formidables, on s’attache rapidement aux différents personnages, la mise en scène, très Spielbergienne est souvent impressionnante, les combats réalistes et le patriotisme plutôt bien dosé. Quelques longueurs, quelques oublis historiques malgré une lecture du conflit plutôt fidèle, pour un résultat brillant, efficace et terriblement humain !
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