Toute une vie
Mon avis :
Un peu comme Il y a des jours et des lunes préfigure La Belle Histoire, Toute une vie annonce la grande fresque Lelouchienne Les Uns et les autres. Déclaration d’amour passionnée au cinéma et à l’amour, portée par deux acteurs formidables, André Dussolier et Marthe Keller, Toute une vie, c’est la genèse d’une histoire d’amour, c’est un siècle d’histoire qui explique l’évidence d’un coup de foudre, c’est deux heures trente de projection construit dans l’unique but de montrer ces quelques minutes d’émotion entre un homme et une femme assis côte à côte dans une avion. Le passé et le présent de deux destinées qui n’aurait jamais dû se rencontrer mais dont l’histoire rend la rencontre encore plus belle et émouvante. De la naissance du cinéma à la seconde guerre mondiale en passant par la mort de Marylin ou de JFK, Lelouch film le 20ème siècle avec passion, le cinéma avec amour et l’amour avec sincérité. Ambitieux, lyrique, souvent musical (très bon Gilbert Bécaud), toujours magique, Toute une vie mérite d’être redécouvert malgré une presque dernière séquence futuriste plutôt raté. Et pour l’anecdote, Toute une vie a été nommée en 1976 aux Golden Globe dans la section Meilleur film en langue étrangère et aux oscars dans la catégorie meilleur scénario original.
La Bonne année
Synopsis :
Apres six ans de prison, un cambrioleur cherche la femme dont il était tombé amoureux à l'époque du hold-up, qui avait mal tourné. Il retrouve une femme émancipée qui ne l'a pas attendu. Il réussit pourtant à la reconquérir.
Mon avis :
Une histoire d’amour improbable, un polar ingénieux, un film frais et léger que Stanley Kubrick projetait systématiquement à ses acteurs avant chacun de ses tournages. La Bonne année c’est aussi un présent en noir et blanc, un flash-back en couleur, l’introduction de séquences rêvées, bref un film parfois expérimental qui outre Kubrick a également marqué Steven Spielberg. Avec La Bonne année Claude Lelouch offre au cinéma français un grand film malheureusement aujourd’hui un peu oublié, une comédie brillante qui met en lumière un Ventura inattendu, que l’on découvre fragile et presque sensuel face à la rayonnante Françoise Fabian.... un casting dirigé avec beaucoup de finesse par Claude Lelouch, un humour parfois féroce, des comédiens formidables, un casse audacieux, et puis Michou et Mireille Mathieu dans le même film...
Le Courage d’aimer
Synopsis :
Le Courage d'aimer est le triomphe des autodidactes, des outsiders, de ceux qui n'auraient jamais dû être à l'arrivée. Un chanteur des rues...une voleuse à la tire... une serveuse de bar... une bonne à tout faire... et un camelot charismatique
Mon avis :
Le bonheur, c’est le mieux que la vie… Voilà le titre qu’aurait dû avoir le second volet de la trilogie inachevée de Claude Lelouch, Le Genre Humain. En 2004 Les Parisiens, le premier volet, est un échec très dur pour le réalisateur. Le film ne rencontre pas son public et met fin au projet de trilogie de Claude Lelouch. Un an plus tard sort Le Courage d’aimer, refonte des Parisiens agrémenté de quelques scènes déjà tournées du second volet. Claude Lelouch dira du film qu’il est celui qu’il aurait dû faire dès le départ. Plus rythmé, plus drôle et plus léger que Les Parisiens, ce Courage d’aimer à tout d’un excellent Lelouch. Aujourd’hui que le réalisateur des Uns et les autres n’a plus forcément les moyens de ses ambitions (le décevant Ces amours-là), c’est avec des fresques intimistes et poétiques comme celle-ci qu’il peut encore toucher le spectateur en plein cœur par son émotion et la fraîcheur de ses réalisations. Les fans de Lelouch préféreront Les Parisiens plus… Lelouchien, mais j’ai une tendresse particulière pour ce remontage plus percutant. Certes le casting ne fait pas forcément rêver, mais Michel Leeb est formidable et Mathilde Seigner ou Arielle Dombasle dont j’avoue ne pas être très fan se fondent plutôt bien dans l’univers de Claude Lelouch. En résumé si vous aimez Claude Lelouch et que vous n’avez pas vu Les Parisiens, alors ce film est fait pour vous, mais si vous n’aimez pas le cinéma de Claude Lelouch, passez votre tour, car il y a dans sa filmographie des portes d’entrées plus évidente que Le Courage d’aimer qui regroupe les obsessions du réalisateur, les sourires les larmes, les destins qui se croisent et les amours des uns et des autres.
Il y a des jours… et des lunes
Un film de Claude Lelouch
Synopsis :
Il y a des jours où tout peut arriver. Nous sommes en mars et nous passons à l’heure d’été. Une heure en moins et l’on rate un rendez-vous, un avion, une affaire, la femme de sa vie. En plus, c’est la pleine lune. Le quotidien est déréglé, les destins ne se croisent plus au bon endroit. Une seconde peut changer notre vie, imaginons une heure ! Bref, une comédie sur le malheur des autres.
Mon avis :
Hasards et coïncidences un soir de pleine lune, Lelouch film les conséquences tragiques, drôles ou tendre entre changement d’heure et pleine lune. Comportement exacerbés, rencontres, séparation, ce trente et unième film de Claude Lelouch tourné en trente et un jour pour les trente ans des Films 13 est un condensé du cinéma Lelouchien. Gérard Lanvin, Patrick Chesnais, Vincent Lindon, Annie Girardot, Francis Huster ou Gérard Darmon, les comédiens se croisent, improvisent, les histoires s’entremêlent en musique et en sentiment. Une œuvre touchante et attachante, parfois dramatique mais toujours virtuose. Tellement Lelouch.
Tout ça... pour ça !
Synopsis :
Marie, jeune avocate, part avec son mari Fabrice et un couple d'amis, Francis et Alessandra. Ils se livrent ensemble à un jeu sentimental dangereux, d'où leurs relations ne sortiront pas indemmes... Par ailleurs, Marie écoute, dans le cadre d'un jugement, l'histoire de trois compères, Henri, Jacques et Vincent, coupables de divers délits. Là encore, ce sont des histoires d'amour qui ont amené leurs destins à s'entrecroiser.
Mon avis :
Un Lelouch classique, des vies qui se croisent, des histoires drôles, une pointe de philosophie, quelques flash-back, et à l’arrivée une sympathique récréation pour un Claude Lelouch qui se remet de l’échec de son grand film incompris, La Belle Histoire. Une jolie galerie d’acteurs, Francis Huster, Vincent Lindon, Gérard Darmon, Marie Sophie L ou Jacques Gamblin menés par un énorme Fabrice Luchini qui marquera le film de deux scènes cultes en partie improvisées, le discours sur la Fellation sous la tente devant le regard ébahi des trois autres comédiens et sa plaidoirie pimenté par une imitation de Johnny Hallyday. Fabrice Luchini reçut d’ailleurs le César du meilleur second rôle pour son interprétation d’un avocat un brin déjanté, ou tout simplement très Luchinien… et puis la La rencontre Lelouch/Luchini aura sans doute permis à Claude Lelouch de se libérer d'une certaine pudeur dans ses films En résumé pas un grand Lelouch, mais un agréable divertissement entre marivaudage et et fantaisie.
Itinéraire d’un enfant gâté
Synopsis :
A cinquante ans, un homme à la vie bien remplie se fait passer pour mort. Il devra abandonner les êtres qu’il aime et l’empire qu’il a construit. Mais, dans la brousse où il s’est réfugié, une rencontre va le faire changer d’itinéraire et revenir d’une drôle de manière...
Mon avis :
Claude Lelouch et Jean-Paul Belmondo, c’est trois films, dont deux grands films, Itinéraire d’un enfant gâté bien sûr, l’un des chefs d’œuvre de Claude Lelouch, mais aussi Les Misérables, une adaptation originale et magistrale de l’œuvre de Victor Hugo. On a longtemps espéré une quatrième rencontre en 2015, qui aurait dû s’appeler les Bandits Manchots, mais il semblerait que Belmondo ait récemment décidé de mettre fin définitivement à sa carrière. Bonne retraite cher Bébel ! Un scénario exceptionnel, une mise en scène puissante au service d’une histoire émouvante, une bande-son envoûtante, et bien évidemment des acteurs d’exception, avec Jean-Paul Belmondo grandiose et charismatique, Richard Anconina dans son meilleur rôle, des scènes cultes, des répliques inoubliables, un film qui fait aimer la vie et le cinéma, un grand film qui a réconcilié (quelques temps...) les admirateurs et les détracteurs de Claude Lelouch. Un chef d’œuvre du cinéma français et le meilleur film de Claude lelouch.
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Denis 29/06/2015 21:41