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Joss Whedon, co-scénariste de Toy Story ou Alien, la résurrection, story editor sur la série Roseanne, producteur de La Cabane dans les bois, créateur de Buffy the Vampire Slayer et Firefly, réalisateur d’Avengers ainsi que de sa suite, auteur de comics et même compositeur… un homme aux multiples facettes et aux nombreuses casquettes, créateur surdoué et définitivement féministe qui a révolutionné le petit écran avec Buffy et fait trembler le box-office avec Avengers mais qui ose également des projets plus risqués et moins connus comme la formidable web-série Doctor Horrible’s Sing-Along Blog ou le film Beaucoup de bruit pour rien. Voyage dans l’univers d’un passionné de l’image et d’un précurseur génial, Joss Whedon.
Le scénariste
Joss Whedon est arrivé sur Toy Story en cours de production pour aider à sauver un scénario un peu malade, et ceci bien avant qu’il ne devienne monsieur Buffy. Il a rejoint les scénaristes Joel Cohen, Alec Sokolow et Andrew Stanton, futur réalisateur du Monde de Nemo et de Wall-E. Son apport au premier long-métrage d’animation entièrement réalisé en images de synthèse des studios Pixar a été considérable. Il est à l’origine d’une vraie transformation du personnage de Buzz l’éclair qui posait de nombreux problèmes. Il en a fait un jouet très premier degré, un héros d’action qui ne sait pas encore qu’il est un jouet, et, ainsi, il a créé l’alchimie entre Woddy et Buzz sur laquelle repose tout le film. Et si son idée de faire intervenir des Barbie n’a pas été retenue faute d’accord avec Mattel, elles seront au casting des deux suites. Certes la petite merveille de tendresse et d’inventivité qu’est Toy Story doit bien sûr une grande partie de son succès aux idées de son créateur, John Lasseter, mais Joss Whedon a sans doute permis de remettre le projet sur de bons rails! Le scénario sera d’ailleurs nommé aux Oscars en 1996. Deux ans plus tard il travaillera également sur le scénario d’Alien, la résurrection de Jean-Pierre Jeunet, une expérience dont il ressortira déçu. Mais pour Joss Whedon c’est la fin des concessions, car après Alien il se lance enfin dans un projet qu’il peut entièrement maîtriser avec une série qui parle de vampires et de tueuses…
La cabane dans les bois est un film bluffant, co-scénarisé par Joss Whdon et réalisé par Drew Goddard, l’un des scénaristes de Buffy et Angel ainsi que du long-métrage Clovefield. Si La Cabane dans les bois démarre comme un slasher classique (ou presque…), le scénario malin et bien ficelé de Joss Whedon et Drew Goddard, deux amoureux du genre, ressemble à une poupée russe et manipule les spectateurs et les personnages tout en jouant avec les codes du cinéma de genre. La réalisation soignée de Drew Goddard sied parfaitement au scénario, la troupe d’acteurs, dont beaucoup de familiers de l’univers Whedon (on retrouve des acteurs d’Angel, de Dollhouse, de Buffy et d’Avengers…) est excellente et les références au fantastique multiples, bref, c’est fun, c’est cynique et surtout c’est du jamais vu, un hommage jouissif qui réinvente le cinéma d’horreur… Un dernier conseil pour ceux qui n’ont pas encore vu le film, évitez de regarder la bande-annonce qui en montre déjà trop.
Le créateur de séries
Une série trop souvent sous-estimée en France mais qui a révolutionné le genre aux USA. Car Joss Whedon, à travers Buffy, propose une vraie plongée dans les affres de l’adolescence et le passage à l’âge adulte. La série nous offre tout au long de ses 7 saisons un matériau riche en situations humaines ou métaphysiques très fortes. Une série intelligente, très bien écrite, féministe, qui renvoie aux mythologies populaires et qui a offert à ses millions de fans des épisodes cultes comme Que le spectacle commence, un épisode musical, ou Orphelines, qui raconte la mort de la mère de Buffy. Une série qui a marqué l’histoire de la télévision et inspiré de nombreuses autres séries comme Supernatural ou le travail de Russell T Davies sur Doctor Who. En 1999 un spin-off autour du personnage d’Angel voit le jour pour 5 saisons. Plus sombre, moins subtile que Buffy mais une déclinaison relativement intéressante et divertissante. Bref, pour revenir à Buffy, un dernier conseil si vous prenez la très bonne décision de la (re)-découvrir en intégralité… en VOST svp… (et ne vous trompez pas avec le film médiocre de Fran Rubel Kuzui réalisé 5 ans avant le début de la série qui ne rend pas du tout hommage à l’univers imaginé par Joss Whedon)
Entre Buffy et Dollhouse, Josh Whedon va lancer une série de science-fiction, Firefly, arrêté au bout de 15 épisodes seulement mais dont le culte a permis à Josh Whedon de réaliser son premier long-métrage, Serenity, afin de conclure la série de manière magistrale. Ce space-western philosophique et décapant, porté par un excellent casting, Nathan Fillon en tête, revisite à sa manière la guerre de sécession et nous offre une galerie de personnages particulièrement attachants dans un univers unique en son genre. Une série imparfaite, car en seulement 15 épisodes Josh Whedon n’aura pas eu le temps de construire une vraie mythologie. Mais une série passionnante qui a eu la chance quelques années plus tard de revenir sur grand écran avec Serenity, un, long-métrage très sympathique, qui, comme dans la série, explore de manière réjouissante les codes de nombreux genres, SF, western, film de guerre etc… Bref, un univers toujours aussi atypique, qui réjouira les fans de la série et les autres…
Et s’il s’agissait de la meilleure série de Joss Whedon ? En 2009 le réalisateur/producteur lance Dollhouse avec l’actrice Eliza Dushku, une série complexe et troublante, sans doute l’idée la plus prometteuse de Whedon. Malheureusement la série est arrêtée en 2010, après 2 petites saisons et 26 épisodes. Esclavage moderne, sexualité, autant de thèmes qui ont sans doute effrayé la FOX. Le résultat est donc parfois génial, parfois inégal, mais, après une première saison hésitante, où l’on sent clairement une lutte entre les aspirations de Whedon et celles de la production, la seconde et dernière saison est une belle réussite, non pas au niveau des audiences, mais la qualité des épisodes fond du programme un modèle de construction. Si Whedon a dû abandonner en partie le côté sexuel de sa série, il peut enfin développer une trame complexe et passionnante autour de la notion d’identité de l’individu avec une dimension métaphysique presque dérangeante. Certes entre une saison 1 bancale et une saison 3 qui ne verra jamais le jour, tout n’est pas rose dans la maison de poupées de Joss Whedon, mais le résultat est franchement étonnant. Si au cinéma il y a les chefs d’œuvres ratés, à la télévision aussi il y a parfois des séries oubliés qui auraient pu et qui auraient dû devenir de véritables chefs d’œuvres si le public ou si les chaînes avaient suivi. Dommage.
L’innovateur
2008, en pleine grève des scénaristes, Joss Whedon décide de prouver qu’un projet de qualité pouvait être monté et produit avec peu de moyens grâce à internet. C’est la naissance d’une web série culte, d’un ovni télévisuel qui surprend par sa liberté de ton, Dr Horrible’s Sing-Along Blog. Entouré de ses frères et de plusieurs acteurs de la famille Whedon, Nathan Fillion et Felicia Days (Buffy, Dollhouse) ainsi que de Neil Patrick Harris, Joss Whedon construit une série drôle, très bien écrite, qui prend à revers le mythe du super héros, entrecoupé de chansons formidables. Une minisérie de trois épisodes de 15 minutes mais un nombre record de visionnages et une hypothétique suite que l’aventure Avengers a repoussée à une date très très lointaine. La série est disponible en blu-ray à l’import, dans une excellente édition blu-ray all zone, avec un bonus immanquable, “Commentary! The Musical”.
Ecrit et produit par Joss Whedon à travers sa société de production Bellwether Productions, In Your Eyes est sorti directement en vod. La production a choisi l’effet de surprise en l’annonçant lors de la première du film. Surprenant de la part du réalisateur de la web série Dr.Horrible’s Sing-Along ? Pas vraiment. Cette décision confirme la vision moderne du cinéma et de la production de Joss Whedon. Mais qu’en est-il du film ? Et bien cette romance surnaturelle est avant tout une très belle histoire d’amour. Le facteur fantastique n’étant qu’un artifice malin qui permet d’ajouter une touche d’originalité et quelques bonnes idées à cette romance entre fantasme et fusion. In Your Eyes est une fable amoureuse fantasque et touchante, une histoire hors norme so romantic, simple et mignonne. Quelques larmes, des rires, une belle complicité, une pointe de sensualité, c’est un joli film parfois intriguant souvent émouvant, porté par deux excellents acteurs dont la charmante Zoé kazan (Elle s’appelle Ruby). Un film à découvrir en VOD.
Le réalisateur
Si l’arrivée de Joss Whedon à la tête d’Avengers, l’aboutissement du projet dantesque imaginé par Marvel Studios depuis 2006 fut une surprise pour beaucoup, il était pourtant assez logiquement l’un des candidats idéal en raison de sa grande connaissance des comics. Extrêmement bien écrit, drôle, rythmé, efficace, impressionnant, Avengers est un divertissement de haute volée ! Il faut d’abord saluer le très bon scénario qui réussit à donner une vraie place à chaque personnage malgré le nombre élevé de protagonistes. Et puis, comment ne pas être bluffé par la réalisation de Joss Whedon qui propose un métrage soigné, des scènes d’action extrêmement bien filmées et une mise en scène efficace. Le casting est également au diapason, du charismatique Robert Downey Jr. au patriotique Chris Evans, sans oublier Chris Hemsworth, excellent Thor ainsi que la charmante Scarlett Johansson qui mériterait un film à elle toute seule. C’est également le cas de Mark Ruffalo qui nous fait rêver pourquoi pas à un nouvel Hulk tant il sert le personnage avec intelligence ! Voilà un film qui fait vraiment plaisir, car dans le genre pop-corn movie, il est rare que divertissement et intelligence fassent aussi bon ménage. C’est donc fort logiquement le réalisateur a repris les manettes de la suite, Avengers : L’ère d’Ultron, ainsi que celles de la série Agents of S.H.I.E.L.D. au côté de son frère Jed Whedon. Mais entretemps avec Les Gardiens de la Galaxie et surtout avec le formidable Captain America 2, le soldat de l’hiver le niveau est montée d’un cran chez Marvel, c’est dire si Joss Whedon est attendu au tournant.
Un tournage pour se reposer d’un tournage, voici comment est né ce film tourné en 12 jours par Joss Whedon. A peine sorti du méga-tournage Avengers, entouré de ses fidèles et de ses amis, le réalisateur nous offre une adaptation contemporaine et originale de l’œuvre de Shakespeare. Proche de l’exercice de style, cet atelier théâtre de luxe ne manque pas d’attraits. Un texte brillant bien sûr, de belles images, une adaptation moderne et drôle mais surtout des acteurs formidables ! Car si la mise en scène est un peu timide, et que le traitement manque de personnalité, Alexis Denisof, Clark Gregg, Nathan Fillion, Fran Kranz et surtout la talentueuse Amy Acker, habités par le texte, donnent vie avec fougue à leurs personnages. C’est un film un peu particulier, qui a le mérite de revenir à l’essence même du texte de Shakespeare, sans fioritures, une adaptation qui aurait mérité une mise en scène plus personnelle, plus engagée, mais les acteurs, quelques plans magnifiques, le plaisir de retrouver la famille Whedon et bien sûr William Shakespeare en font une fantaisie pop plutôt réussie.
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