Et voilà déjà la troisième et dernière journée de mon premier séjour au NIFFF. Une journée sous le signe de l'Asie et du café... c'est parti pour une dernière ligne droite avec au bout une certitude, je reviendrai.
16h, c’est enfin le moment que j’attendais, un peu comme lorsque l’on croque enfin dans le chocolat de son pain au chocolat, parce que le pain c’est bon, mais le chocolat c’est meilleur. La rencontre publique avec Takashi Miike, venu parler de son travail pendant plus d’une heure. Interrogé par le critique et auteur Tom Mes qui a publié plusieurs écrits sur le réalisateur, l’entretien s’avère passionnant (parce que les questions du public c’est parfois bien mais parfois c'est…)
On apprend entre autre qu’il travail actuellement sur un film en partenariat avec la chine, que son projet américain The Outsider avec Tom Hardy est tombé à l’eau, ou tout du moins se fera sans lui (et sans Tom Hardy)… il attend d’ailleurs toujours une explication des producteurs américains qui ne l’on jamais rappelé… On apprend également que le dimanche, lorsqu’il a le temps, il réalise des court-métrages d’animation pour les enfants, pour leur expliquer que la violence ce n’est pas bien... mais aussi pour faire balance avec ses films nous dit-il avec humour. Il revient également sur Jojo’s qu’il a tourné non pas au Japon mais à Sitges en Espagne (que les passionnées de cinéma Fantastique connaissent bien), embauchant tous les japonais de Barcelone pour faire de la figuration…et puis il a également mentionné le lac de Neuchâtel, si calme, duquel il verrait bien sortir des milliers de samouraïs qui attaqueraient la ville défendue par ses habitants (comme vous les Suisses vous avez une formation militaire... dixit Takashi !) Si un producteur lit ses quelques lignes… il peut contacter Miike Takashi. Pour découvrir l’intégralité de l’interview rendez-vous sur la page Facebook du NIFFF.
Ensuite je suis bien sûr allé découvrir les court-métrages asiatiques… ou pas. Trompé par une fausse rumeur plutôt alléchante… (non je ne vous dirais pas de quoi il s’agissait puisqu’il ne s’est rien passé) j’ai raté le début de la projection… je sais, vous êtes déçu et moi aussi, car après les court-métrages suisses et internationaux qui ne m’ont pas totalement convaincu, j’attendais beaucoup des shorts asiatiques. J’en ai donc profité pour regarder sur mon ordinateur portable le premier épisode de la série WestWorld, et j’avoue que j’ai trouvé ça graphiquement très réussi, intriguant, et assez addictif… tout en buvant un café au bord du lac. J’aime bien boire un café en suisse car lorsque vous commandez un café on vous sert un café normal, pas un expresso ridicule, qui ressemble à un gros crachat noire de fumeur au stade ultime d’un cancer des poumons, beaucoup trop fort, comme on vous sert dans les bistros français. Si je veux un expresso je réclame un expresso, si je demande un café je veux un vrai café, que je peux apprécier sans mourir d’une tachycardie. Donc merci la Suisse.
Bref, direction le troisième film de Takashi Miike, oui, vous vous dites que je n’ai vu que des films de Miike, ce qui n’est pas vrai, ceci dit je suis descendu principalement pour lui. Ses films se font rare sur le marché français, que ce soit en dvd ou au cinéma. Alors 4 films du réalisateurs en vostfr dont une avant-première mondiale et deux inédits en France, cela ne se refuse pas. Takashi Miike que j’ai d'ailleurs un peu bousculé à l’entrée de la salle (il fallait pas non plus se mettre dans le passage bordel de crotte) en raison de mon retard… (c’est très bien WestWorld mais c’est presque une heure l’épisode).
Vous pouvez retrouver également mon avis sur Jojo’s Bizarre Adventure : Diamond is Unbreakable et sur The Mole Song : Hong Kong Capriccio présentés hier dans NIFFF - Jour 2
Cette fois-ci c’est un film de samouraï qu’il est venu présenter, toujours adapté d’un manga, Blade of the Immortal, son 100e film, produit par Jeremy Thomas (le fou qui a également produit The Man Who Killed Don Quixote). Un film un peu long, mais comme il nous a dit avant la projection, comme cela parle d’un samouraï immortel, c’est normal que le film soit long… Après 20 min de pure folie (en noire et blanc) dont la violence et la mise en scène virtuose nous laisse coi, Miike prend ensuite son temps, parfois trop, alternant les scènes d’action et de bravoure et les instants de répits souvent trop bavards. Avant de finir en apothéose. Il ne s’agit sans doute pas du meilleur film de samouraï de Miike, c’est un peu en dessous de 13 assassins mais quelle maîtrise, et l’ouverture et le final valent à eux seule le déplacement.
Pour clôturer mon festival, direction le bord du lac avec un classique que je découvre, Memories of Murder de Boog Joon-ho. Un film incroyable selon Fred des Chroniques de Cliffhanger. Et sur ce coup-ci il ne m’a pas menti, car le film malgré son âge est formidable. Un vrai chef d’œuvre que ce soit dans l’écriture, la mise en scène et l’interprétation, une réinvention pour l’époque du polar coréen, tiré d’un fait réel, et qui allie habilement humour et tension, sous le regard brillamment cynique du réalisateur qui film ici une facette moins urbaine que la Corée que l’on nous montre habituellement. Idéal pour mettre un point final à ces trois jours de cinéma, de rire, de frisson et de calme (suisse oblige). Et puis j'ai eu la chance de le visionner dans un transat particulièrement confortable, et comme le dit le dicton : Fesses reposées, le film tu vas apprécier...
Un grand merci à l’organisation pour leur formidable accueil et à l’année prochaine car comme on dit, NIFFF un jour, NIFFF toujours !
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