… un soir d’espoir, dans une petite auberge, alors que je suivais un étrange lapin blanc. Elle mangeait une tourte aux champignons. Je l’ai reconnue tout de suite. Ses longs cheveux blonds, sa robe bleue beaucoup trop courte, son tablier blanc, et ses New Rocks Boots. Je me suis approché, elle pleurait… Je lui ai offert un gratin de pleurotes. Elle m’a raconté sa triste histoire.
Lors de son séjour au pays des merveilles, elle avait rencontré un chapelier un peu fou qui l’avait d’abord étrangement agacé. Mais, petit à petit elle avait ressenti pour lui de curieux sentiments, petit béguin deviendra grand sans champignon. Amoureuse, elle lui avait proposé, entre deux tasses de thé, de se bécoter. Mais le chapelier, pourtant pas bégueule, avait refusé l’offre alors qu'il était de notoriété public dans les bosquet de l’autre côté du miroir que le bougre avait été condamné à mort par la reine de cœur pour avoir un peu trop tripoté ses cartes. D'ailleurs suite à ses jeux de mains jeux de vilains le jeu de son altesse était irrémédiablement faussé par quelques cartes nouvelles nées… Mais Alice n’était pas assez plate, trop de cœur, pas assez de pique, alors il avait dit non. Devant son insistance, ses dessous à carreaux et le petit trèfle qu’elle avait judicieusement placé dans son décolleté, il avait accepté contre une condition absurde, qu’elle réponde à une énigme : Pourquoi un corbeau ressemble à un bureau ? Depuis elle cherchait la réponse, rêvant d’une étreinte kusmique avec son buveur de thé préféré… mais elle ne trouvait pas…
Sur la table, entre les champignons jaunes, bleus, et rouges, un petit sachet de thé vert… alors je décidai de l’aider, et de l’accompagner au pays des merveilles. Heureuse, Alice sauta au plafond, et me planta une seringue d’héroïne dans le bras, « c’est plus rapide que les champignons » me dit-elle… Je plongeais instantanément dans l’étrange tunnel qui menait au pays des merveilles… Je connaissais la suite, et je trouvai rapidement la clairière au centre de laquelle le Chapelier fou prenait le thé avec Le lièvre de mars et le Loire. Ils m’offrirent une tasse de thé, j’acceptai et j’expliquai au chapelier la raison de ma venue. Il me proposa donc de répondre à la place d’Alice, mais, avant, de changer de place. « Pourquoi un corbeau ressemble à un bureau », me dit-il en sirotant son thé. Je le regardai dans les yeux, il me demanda de changer de place, et je lui répondit : « parce qu’un pigeon ne ressemble pas à une chaise… » Il ouvrit de grands yeux, cracha son thé, et le chat du Cheshire apparu sur une branche d’arbre, me fit un grand sourire et hurla d’une voix de stentor, monsieur, réveillez-vous…
Alice ne me remercia pas, car une fois revenu du pays des merveilles grâce à l’efficace massage cardiaque d’un pompier de sexe féminin, je m’aperçu que la pauvre avait succombé à une overdose, c’est dommage, car le Chapelier fou embrassait très très bien... mais ça c’est une autre histoire !
Texte : Erwan Darbellay - Illustration : Yannick Darbellay
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