J’ai rencontré Forrest Gump…
… sur un banc, un soir de printemps, en attendant mon bus. Il mangeait des raviolis aux crevettes. Je l’ai reconnu tout de suite. Son costume blanc, sa chemise bleue à carreaux, sa coupe de cheveux soignée et cette vague odeur de chocolat rassis. Je me suis approché, il pleurait… Je lui ai offert un beignet de crevette. Il m’a raconté sa triste histoire…
Chaque soir depuis presque 20 ans, Forrest attendait son bus avec une boîte de chocolats. C’était pour lui une technique de drague particulièrement efficace. Dès qu'une fille s’asseyait à ses côtés, Forrest lui racontait quelques anecdotes imaginaires sur sa vie, puis, quand il sentait la fille prise au piège, il terminait en lui offrant un chocolat, et là, il lançait : « La vie, c’est comme une boîte de chocolats… ». Une fois sur deux cela se terminait par une partie de tennis de table très très privée dans une chambre d’hôtel. Mais, bizarrement, depuis quelques semaines cela ne marchait plus. Et, chaque soir, après un repas frugal au Bubba Gump Shrimp, il rentrait chez lui (en courant), triste et seul.
Sur le banc, entre les raviolis et les beignets de crevette, des petits bouts de chocolats recrachés. Alors je décidai de l’aider. Et, pour une fois, ce ne fut guère difficile, car je n'ai eu qu'à retourner la fameuse boîte pour m’apercevoir du problème, c’était des chocolats belges. Pour une simple question de prix, Forrest avait changé de fournisseur et n'avait pas fait le rapprochement avec son récent manque de succès. Je lui conseillai donc tout simplement de revenir à ses vieilles habitudes et donc de retourner chez son chocolatier suisse ! Dès le lendemain il retrouva ainsi tout son charme auprès de la gent féminine des bancs publics du sud des Etats-Unis .
Pour me remercier de mon aide, Forrest m'offrit une boîte de chocolats et quelques actions d'une société qu'il venait d'acquérir et qu'il pensait être une coopérative fruitière à cause de son nom et de son logo en forme de pomme multicolore... mais ça, c’est une autre histoire !
Commenter cet article