J’ai rencontré Mercredi Addams…
…un soir de novembre, à Maubeuge, dans le Nord Pas-De-Calais. Elle buvait un cocktail de cyanure dans un bar tabac glauque et vide. Je l’ai reconnue tout de suite. Son teint blafard, sa robe noire, ses yeux globuleux. Je me suis approché, elle riait… Je lui ai offert une soupe d’arsenic. Elle m’a raconté sa belle histoire triste…
Il y a quelques mois, pour une raison obscure (c’est souvent obscur chez les Addams), la famille avait dû quitter leur sombre manoir pour s’installer en Europe, dans l’une des régions préférées de Gomez Addams, le nord de la France. La pluie, le froid, les villages abandonnés, c’était en quelque sorte un paradis pour la famille Addams. Mais, malheureusement pour Mercredi, son premier jour d’école ne fut pas un désastre, mais une bonne journée (horreur, malheur), car, au milieu des enfants tristes et malheureux de Maubeuge, elle passa totalement inaperçue. Et vous savez quoi ? Cela la rendit heureuse… et pour un Addams, le bonheur c’est d’être malheureux.
Sur le comptoir, entre les verres vides, cocktail de cyanure, soupe d’arsenic et salade d’amanite phalloïde une photo de classe de l’année dernière, dans son collège américain, 4 rangées de petites têtes blondes pleines de dents et toutes potelées, avec au milieu, Mercredi dans sa petite robe noire, le visage fermé, tellement malheureuse. Alors je décidai de l’aider. Je l’emmenai chez le coiffeur, afin de lui teindre les cheveux en blond, je la maquillai et lui commandai sur e-bay une petite tenue de pom pom girl américaine style Glee. Et c’est ainsi qu’elle se transforma en caricature de série américaine pour devenir la seule fille heureuse et en bonne santé de l'école, et donc la plus détestée du collège de Maubeuge. Et la haine, c'est la respiration des Addams (ceci dit beaucoup d'entre eux ne respirent plus...).
Pour me remercier de mon aide, Mercredi m’offrit sa main, enfin une main, qui ne tarda d’ailleurs pas à s’animer. Un peu étrange mais pratique pour faire le ménage, la vaisselle et les parties de bras de fer… mais ça, c’est une autre histoire !
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